Autre symbole mythique du Fouladou, l’arbre Moussa Molo Baldé. Il s’agit d’un caïlcédrat géant qui se dresse au quartier Doumassou, sur un croisement («sélébé yoon» en wolof) au milieu de la route menant au camp militaire. Aussi bien l’arbre que le camp militaire porte le nom de Moussa Molo Baldé.
Sa taille, son emplacement et sa réputation ont fini de convaincre les sceptiques que l’arbre Moussa Molo Baldé est mystique. Il se raconte que lors de ses conquêtes, c’est sous cet arbre que le roi guerrier peulh se reposait. Pour éviter d’être surpris dans son sommeil, il l’avait «blindé» pour anéantir toute velléité d’attaque. Plus tard, cet arbre a été vénéré par les autochtones et évité par les étrangers.
Des gens y faisaient des bains mystiques nocturnes pour apprivoiser la chance et chasser le mauvais sort. Les femmes qui ne pouvaient pas avoir d’enfants le contournaient trois fois en formulant des prières pour être fécondes.
Aussi, selon la légende, un étranger qui contourne l’arbre à sept reprises sera coupé de ses origines. Il ne pourra plus rentrer chez lui de son propre chef. Les fonctionnaires qui le font sans s’en rendre compte verront toutes leurs demandes d’affectation rejetées.
Mythe ou réalité ? En tout cas, il y a plus d’un Koldois qui y a cru pendant longtemps, même si le vent de la modernité qui souffle à Kolda fait que ces histoires sont maintenant inscrites dans le passé du Fouladou. L’arbre continue à trôner fièrement à un jet de pierre du camp militaire Moussa Molo Baldé occupé en majorité par des soldats venus d’horizons divers qui le contournent chaque jour sans problème.