PECHE
Le département de Kolda est particulièrement privilégié par une conjonction de facteurs climatiques très favorables à l’évolution de ses ressources ichtyofaunes. Il dispose du bassin versant du fleuve Casamance et bénéficie d’une multitude de plans d’eau constitués notamment de lacs, de marigots, de bassins de rétention artificiels et naturels, de barrages et de sols dont la texture se prête aux aménagements aquacoles. Il y aussi le fleuve Casamance, long de 300 km qui traverse le département de Kolda avec ses affluents (le marigot de Saré Koutayel et le Soungrougrou, sur la rive droite, le Thiango Dianguina, le Khorine et le Dioulacolon sur la rive gauche). De plus le département de Kolda a une faune ichtyologique diversifiée ; une dizaine d’espèce d’eau douce sont pêchée avec une prédominance des carpes et silures.
L’activité de pêche se pratique dans toutes les eaux de surface : fleuves, les multiples affluents, les mares, réservoirs, etc… C’est une pêche artisanale pratiquée avec du matériel désuet essentiellement composé de pirogues à pagaie, de filets (dormants, maillants), de casiers et de lignes. La pisciculture est à l’état embryonnaire. Au total 270 pêcheurs sont recensés dans le département, un nombre qui augmente, avec l’arrivée de 100 maliens en saison sèche. La pêche est pratiquée pendant la nuit et occasionnellement le jour. L’essentiel du mareyage provient des apports extérieurs venant de la région de Ziguinchor, St-Louis et Thiès et aussi de la Gambie. Il est constitué de sardinelles qui représentent 85% et de poisson dit noble 15%. Presque tous les pêcheurs font d’autres types d’activités comme l’agriculture et l’élevage selon la saison. Un grand nombre pratique également des activités de commerce et de transformation du poisson. Les engins utilisés sont, le casier le plus utilisé (46 %), suivi du filet (24 %) de l’épervier (17 %) et de la palangre (13%). En ce qui concerne la production les quantités débarquées dans le département sont estimée à 275 tonnes en 2015 pour une valeur commerciale estimée à 996 000 000 F Cfa. Le produit est vendu en moyenne à 855 F Cfa le kg pour le poisson frais et 2000 F Cfa pour le silure transformé.
Les espèces dominantes dans les débarquements sont le Tilapia « Wass » (58%) et le clarias « Konon konon » (38%).
Plusieurs contraintes traversent le secteur. Entre autres il s’agit :
- (i) l’augmentation de la salinité expliquant la disparition de certaines espèces,
- (ii) les incidences de la pollution par les populations riveraines (déchets et pesticides),
- (iii) l’assèchement de certains mares,
- (iv), l’envahissement des plan d’eau par des espèces végétales de marécage ou de plateaux (Mimosa pigra, Mitragyna inermis et Combretum),
- (v) le cycle d’élevage assez long pour certaines espèces,
- (vi) les techniques de production et de management,
- (vii) les systèmes d’organisations socioprofessionnelles,
- (viii), le manque de quai de pêche,
- (ix)les Conflits récurrentes entre pêcheurs autochtones et étrangers sur l’exploitation des plans d’eau
- (x), le manque de culture des populations pour la pratique de l’aquaculture,
- (xi) l’absence de système de financement spécifique à la pêche et l’aquaculture.
Le secteur de la pêche doit être conseil appuyé, organisé avec la mise en place de conseils de pêche et des brigades locales de surveillance en collaboration avec les autorités administratives, la Direction de la Pêche Continentale et les partenaires. Il faut également penser à l’équipement des pêcheurs et au dragage du fleuve.